Un vase en émail Fencai rose pâle. Une assiette ornée de dragons de Jingdezhen. Une théière sans poinçon mais avec une histoire. La porcelaine chinoise du 19e siècle n’a pas la flamboyance de la porcelaine royale de la période glorieuse de Qianlong, mais elle incarne autre chose : les traces d'un riche passé et les cicatrices d'un siècle troublé.
La dynastie Qing sous pression
Dans la Chine du 19e siècle, la dynastie Qing (1644-1912) règne toujours en maître. Mais les temps changent. Le pouvoir des empereurs s’effondre, l'empire vacille sous l'effet des rébellions internes et des pressions étrangères. Pourtant, on continue à fabriquer de la porcelaine chinoise – avec la passion, les traditions et les techniques d'antan.
Sous les empereurs Jiaqing (1796-1820) et Daoguang (1821-1850), le pays continue à cultiver la tradition de l'opulente porcelaine Qianlong, préservant en grande partie les formes, les couleurs et les motifs de cette porcelaine chinoise particulière. Peu à peu, la volonté d'innover s’estompe. La créativité fait place à la continuité – et, pour beaucoup, à l'imitation des porcelaines chinoises d’autrefois.
La porcelaine chinoise se fissure, mais ne rompt pas
Le milieu du siècle a été marqué par un événement dramatique, qui a également eu des répercussions sur la production de porcelaine chinoise. En 1855, des rebelles s'emparent de la ville de Jingdezhen, le cœur de la production impériale de porcelaine. Les fours sont détruits, les ateliers incendiés. Mais la tradition de la porcelaine ne s'est pas éteinte pour autant. La production se poursuit dans d'autres centres, comme Dehua, et dans des ateliers commerciaux – souvent avec des résultats étonnants et excellents.
Bien que la littérature parle parfois de déclin, quand on s’y intéresse de plus près, on voit que le 19e siècle a également produit des joyaux de porcelaine chinoise : des objets alliant techniques anciennes et nouveaux matériaux ou, au contraire, qui restent fidèles aux traditions de la période Ming et du début de la période Qing. Même face aux turbulences du 19e siècle, la porcelaine chinoise fait preuve de résilience et d'un sens de l'artisanat exceptionnel.
À quoi reconnaît-on la porcelaine chinoise du 19e siècle ?
Dans la porcelaine chinoise du 19e siècle, on retrouve une part importante d’influences de styles antérieurs : motifs floraux, couleurs Fencai ou décor bleu et blanc. Certaines pièces portent une marque ou un sceau impérial, d’autres ne sont pas signées – mais cela ne dit pas tout.
Un expert examine la cohérence entre la forme, l’émail, la décoration et l'utilisation des matériaux. Cela permet de se faire une idée de la provenance, de l'époque et, au final, de la valeur. Car oui, la porcelaine du 19e siècle peut être rare, belle et recherchée – même si elle ne porte pas de sceau impérial.
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Vous avez peut-être hérité d’une assiette, trouvé un vase au grenier ou une théière que vous pensez dater de la période Qing. S'agit-il d'une pièce du 19e siècle ? Que raconte l’émail ? Le sceau est-il vraiment authentique ?
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